J’ai reçu la Lettre Ministerielle de N. York que V. E. a eu la bonté de m’acheminer. Je suis sensible com̃e je le dois à la part tout-à-fait obligeante que Vous daignez y prendre; & j’ai l’honneur de vous en transmettre ci-joint copie du contenu, ainsi que ma reponse à la dite Lettre, qu’après avoir lue V. E. voudra bien avoir la bonté de fermer & faire acheminer. V. E. verra le recours que je dois avoir à S. E. Mr. Jefferson, pour tâcher de tirer vers la fin d’Avril prochain les arrérages dûs selon l’Acte du Congrès, si ce n’est à Amsterdam, ce qui m’accom̃oderoit le mieux, au moins à Paris. Si le local & les circonstanees sont tels que V. E. puisse concourir à cette facilité, je suis bien sûr qu’Elle le voudra, & prends la liberté en ce cas de la solliciter.1

Depuis 6 mois j’ai fait de très-bonnes choses. J’ai fait sur-tout que ceux qui croyoient ne pas s’entendre s’entendirent à merveille en peu d’heures: ce qui a produit un grand effet, que bien des gens croyoient encore fort éloigné.— J’ai fait depuis trois mois quatre courses hors de ville, malgré les incom̃odités de l’âge & de la saison, pour faire plaisir à nos deux bons Allies, & j’espere de pouvoir dans quelques semaines vous en apprendre le succès.— Le germe d’une autre affaire est conçu. Quand it sera pondu on le couvera, & l’on pourra voir eclore s’il plait à Dieu un joli poulet. Heureusement, pendant l’année derniere les secrets d’Etat ont été plus impénétrables que précédem̃ent; ce qui a dérouté bien des Diplomatiques 132 abusés par les oracles du vieux temps, qui ne voient plus goute au présent, dans les mysteres duquel ces oracles ne sont point initiés ni dignes de l’être, si ce n’est peut-être ceux d’iniquité ou de frivolité. Au reste, com̃e ces choses ne tendent qu’à la paix & à la sûreté de tous, il n’y a que l’envie qu’elles puissent blesser.2

V. E. m’avoit com̃uniqué l’année passée la Déposition de Jesse Dunbar, que je vous renvoie ci-joint selon vos ordres, avec deux Gazettes où elle est, dans l’une mal extraite, dans l’autre tout du long à la satisfaction j’espere de V. E.3

La ci-jointe pour Mr. Ths. Russel à Boston me vient de la part d’un des Volcans des Pays-Bas, notre connoissance V. D. K. de Leide.4

Les temoignages de votre affection, Monsieur, sont précieux à ma famille com̃e à moi-même; & nous formons les voeux les plus sinceres pour V. E., pour Mesdames Adams & pour Mrs. vos fils.

Je suis avec grand respect De Votre Exce. le très humble & trèsobéissant serviteur

Seven States only have been represented in congress since October, of consequence very few questions of national importance have been under the examination of this Assembly— The meetings of the Legislatures have probably detained many of the Delegates, but it is expected, that Ten States will, within a short period, be represented—There is some ground to expect that several of the Southern States will do what is right on the subject of the commercial powers of congress— I inclose a Report made by the secretary, some weeks 134 Since in pursuance of an order of congress for that purpose—1 It explains itself, and will give you true information upon several very important points.

New York & Georgia are delinquent states relative to the Revenue system— their Legislatures are both in Session, and it is greatly to be desired that they should comply with the impost plan, before they adjourn— Maryland will undoubtedly pass an act granting the impost conformable to the Recommendation of congress of the 18th. of April 1783.2

Their not having before passed such an Act, does not evidence any disinclination, because it is Known to have happened from a mistake—

I shall do myself the Honor to write to you by a private hand, who leaves this City in a few weeks for London— the conveyance being secure I can then write with more freedom— Mr. Gerry is still here, although not in congress, he returns soon to massachusetts with a most amiable Wife, whom he has married here—3

With perfect respect & esteem I have the honor to be my Dear Sir your / most obedient servant