Papers of John Adams, volume 10

From Antoine Marie Cerisier, 15 November 1780 Cerisier, Antoine Marie JA

1780-11-15

From Antoine Marie Cerisier, 15 November 1780 Cerisier, Antoine Marie Adams, John
From Antoine Marie Cerisier
Monsieur Utrecht le 15 novembre 1780

Comme vous connaissiez l'ardeur et la Sincérité de mes sentimens pour la cause de la liberté, jugez avec quelle reconnaissance j'ai reçu l'honneur de votre confiance par Votre lettre du 23 octobre. Je regrette Seulement de ne pouvoir consacrer toutes mes forces et tous mes talens à la défense de cette noble cause. Les occupations dont je suis a présent accablé, me laissent à peine un instant libre. Cela ne m'a cependant pas empêché de lire avec la plus exacte attention le narrative de Sir William Howe. Quoiqu'il S'y trouve beaucoup de longueurs et de particularités qui ne peuvent intéresser que les personnes qui ont part aux affaires, je vous assure, cependant, que je n'ai rien lu qui m'ait paru aussi important, aussi décisif sur un point essentiel, savoir l'impossibilité de reduire l'Amérique Quoique Ce ministere Anglois ait depuis six à sept ans, trompé toutes les années l'attente de la nation Britannique sur cet objet; il ne laisse pas d'y avoir dans ce pays et dans plusieurs autres, quantité de personnes qui Croyent encore aveuglément a l'infaillibilité du Conclave de Londres. “Il est trop éclairé, disent-ils, pour poursuivre cette guerre. S'il n'avait pas des esperances solides et légitimes de triompher à la fin. La plus grande partie des Américains sont bien affectionnés pour l'Angleterre; et il n'est pas douteux qu'ils s'estimeront trop contens de pouvoir faire leur accomodement aux dépends de leur prétendue indépendance.” Les préjugés que la cour de Londres travaille sans relâche à perpétuelle sont trop enracinés, pour qu'on ne tache pas de les détruire. Je vois tous les jours des gens qui passent pour sensés, qui en sont infectés. J'ai donc cru que rien n'était plus propre à les détromper que le Compte rendu par Sir William Howe, lui-même, c'est à dire par un Général qui s'est trouvé à portée de voir les choses de propres et d'en donner un tableau fidel. En conséquence j'ai déterminé un libraire de Rotterdam à en entreprendre la traduction que j'ai faite moi-même.1 Ainsi vous ne trouverez pas mauvais que j'aye retenu si longtems l'exemplaire que vous avez 344eu la bonté de me faire passer. J'ai eu soin, comme vous verrez de faire mettre en italiques tous les passages qui peuvent servir à détruire les fausses opinions. Comme on a distribué l'ouvrage à deux imprimeurs pour qu'il soit fini plûtôt, je ne puis vous envoyer que la premiere feuille des lettres à un Gentilhomme. Je n'en ai encore point reçu du narrative: je ferai précéder le tout par un avertissement où je montrerai l'impossibilité de conquérir l'Amerique

1° par la difficulté des lieux

2° par les dispositions des Habitans.

Je crois qu'une pareille piece servira, très à propos, de préparatoire à une autre que je propose sur la confiance et le crédit que merite un peuple, dont l'indépendance est fondée sur une base aussi solide et les ressources sur les productions du pays le plus fertile et le plus étendu, qui ne peut qu'accroître en richesses et en industrie.

Vous voyez mon plan; je ne doute pas que vous ne m'aidiez de vos Secours.

Mr. Wild m'a dit que vous aviez accepté tous les livres qu'il vous avait envoyés. Il m'ajouta alors qu'il devait faire, dans peu, le voyage d'Amsterdam. Je ne sais pas encore s'il y est allé. Je n'ai pas même le tems d'aller demander s'il a quelque chose à vous faire dire.

Mon adresse est toujours chez Mr Mandrillon à Amsterdam ou dans le lang-nicus Straat à Utrecht.

J'ai l'honneur d'être avec dévoument et vénération Monsieur votre très humble et très obéissant serviteur,

A. M. Cerisier

Si vous avez d'autres pamphlets propres au même objet et surtout la procedure du General Bourgoine que vous m'avez promis, j'espere que vous voudrez bien les communiquer: car on ne peut de les procurer à Utrecht.

Vous me demandates à Amsterdam, si je connaissais une bonne maison d'Education pour Messieurs vos fils: Si vous aviez quelque envie de les envoyer à utrecht où l'air est excellent, je vous en indiquerai une où j'espere qu'ils seraient très bien.2

Antoine Marie Cerisier to John Adams: A Translation, 15 November 1780 Cerisier, Antoine Marie JA

1780-11-15

Antoine Marie Cerisier to John Adams: A Translation, 15 November 1780 Cerisier, Antoine Marie Adams, John
Antoine Marie Cerisier to John Adams: A Translation
Sir Utrecht, 15 November 1780

Since you know the ardor and sincerity of my feelings for the cause of liberty, you can understand my gratitude at receiving the honor of your trust in the letter of 23 October. I regret only that I cannot devote all my powers and abilities to the defense of this noble cause. The duties with which I am burdened at present leave me scarcely a free moment. This did not prevent 345me, however, from reading, with the utmost attention, Sir William Howe's Narrative. Despite its prolixity and details of interest only to those involved, I assure you that I have read nothing which seemed so consequential and decisive on one crucial point: understanding the impossibility of conquering America. Yet it is on this point that the English ministry has failed to meet the expectations of the British nation and there are still some, in this country and in others, who blindly believe in the infallibility of the London conclave: “It is too enlightened,” they will say, “to pursue this war, if it did not have solid and legitimate hopes for ultimate victory. The majority of Americans are well disposed toward England; and there is no doubt that they would be quite content to make an accommodation at the expense of their pretended independence.” The prejudices which the court of London works so relentlessly to perpetuate are so deeply rooted that we must try to destroy them. Every day, I see supposedly reasonable men who are infected. I thought, therefore, that nothing could be more proper to set them straight than the account by Sir William Howe, himself; that is to say, by a general who discovered what the real situation was and provided an accurate account of it. As a result, I have selected a publisher at Rotterdam to take on my translation.1 So I hope you will not object to my having kept so long the copy you were kind enough to send me. I was careful to mark in italics all the passages which might help destroy the false opinions. Since the work was sent to two printers, so that it might be finished sooner, I can only send you the first sheet from the letters to a gentleman. I have not yet received any of the Narrative. I will precede the whole with a preface in which I will demonstrate the impossibility of vanquishing America:

1. Because of the difficulties of the terrain.

2. Because of its inhabitants' dispositions.

I think that such a piece will serve very well as preparation for another which I propose, on the confidence and credit due a people whose independence is founded on a solid base and its resources on the production a large and fertile country, which can only increase in wealth and industry.

You see my plan; I am sure you will want to help me.

Mr. Wild told me you had accepted all the books he had sent you and that he was about to make a trip to Amsterdam. I do not know if he has left yet. As for myself, I do not even have time to go and check if there are any messages for you.

My address is still at Mr. Madrillon's in Amsterdam or in the Lang-nicus Straat in Utrecht.

I have the honor to be, with devotion and veneration, sir, your very humble and very obedient servant,

A. M. Cerisier

If you have other pamphlets on the same subject, and especially the proceedings of General Burgoyne that you promised me, I hope you will be kind enough to send them, for one cannot get them at Utrecht.

In Amsterdam you asked me if I knew of a good school for your sons. If you wish to send them to Utrecht, where the air is excellent, I know of one which I think they would find congenial.2

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RC (Adams Papers); addressed: “A Monsieur Monsieur John Adams sur l'Agter burgwal près de l'Eglise Français à Amsterdam”; endorsed by John Thaxter: “Mr. Cerisier 15th. Novr. 1780 Ansrd. 19th. Novr.” There is considerable loss of text where the seal was both cut and torn away.

1.

For Cerisier's translation of Howe's Narrative, see his letter of 17 Oct., note 4 (above).

2.

Because of lack of space on the page, this paragraph was squeezed in between the closing and the previous paragraph, but was clearly intended as the final paragraph of the postscript.