Papers of John Adams, volume 6

Pezerat to Benjamin Franklin and John Adams, 1 August 1778 Pezerat, M. Franklin, Benjamin JA

1778-08-01

Pezerat to Benjamin Franklin and John Adams, 1 August 1778 Pezerat, M. Franklin, Benjamin Adams, John
Pezerat to Benjamin Franklin and John Adams
Messieurs Dijon 1er. Aoust 1778

Sans Etre Connu de vous Je prens La liberté de Vous Ecrire, Parce que Je Pense que les Réprésentans d'une nation, qui doit son Existence à ses Vertus, sont assés amis des hommes, pour Vouloir Bien, Eclaircir un de leurs Semblables Sur les moyens 339qu'Il Se Propose de Parvenir au Bonheur.

Les Travaux d'une Vie active, honorables puis qu'Ils Sont Utiles, dérogent En france, par L'Effet d'un Préjugé national, aux Privilèges de la Noblesse.

L'Espèce d'Etre qui Chés Nous a le malheur d'Etre a la fois Indigent Et gentilhomme Est pour ainsy dire malheureux Sans Ressource. Je ne Retracerais Certainement Cet abus que Vous Connaissés ainsy que moy dans notre Constitution, Si par ma Position Je n'Etais prêt à En Etre La Victime.

Un Pere, une mère agés L'un de 36. Et L'autre de trente sept ans, deux fils Dont le ier. Court sa 4e. année Et le second sa 2e. une Santé Robuste dans les deux chefs, Les Privilèges ou Plustôt les Entrâves de la noblesse, une Modique fortune, Telle Est, Messieurs, la Somme des Rélations Par lesquelles ma famille Tient à la Société.

Quoy que L'Etat du Barreau, que Je proffesse depuis 8 ans, m'ait facilité, non Sans Beaucoup de dépensé, Le Recouvrement d'une Partye de L'héritage de mes Peres; Je n'En suis pas moins Convaincu que L'honnêteté dans Cette Partye, sur un Petit Théatre, au fonds d'une Province, et avec des talens Peut Etre au dessous de La médiocrité, ne peut me Mener à Rien de Solide Pour Laisser le Nécessaire à mes Enfans.

La Conquête, Si J'ose Employer Ce terme, que J'ay faitte Sur des Collateraux1 au moyen de nos Loix Rapaces aurait du Etre Considérable: mais Les mêmes Loix sous Le nom de Juges, d'Epices, d'avocats, de Procureurs Et d'hussiers m'En ont arraché a peu près la Moitié. Somme totale, ma fortune Réunie à Celle d'une femme que le trajet des mers qu'Elle n'a Jamais Vu ne Peut Etonner, qui trouvera tout dans le lieu ou Elle Verra son mary Et Ses Enfans, Peut monter En la Réduisant En argent a 15. ou 16 mille livres de france.

Convaincu que Je ne Puis Mettre mes Enfans au Niveau de la fortune de leurs Peres, Livré, Peut Etre mal à propos, au Préjugé qui nous ordonne de ne Jamais descendre, Je me suis Imaginé que Ma petite fortune Employée au deffrichement de quelques Terrains En amérique Pourrait faire à ma famille un Etablissement Solide.

Les Colonies françhises, me dirés vous, m'offrent Ce débouché. Je n'Entrerai pas dans Le détail des difficultés Et des dépenses que Cette grace Pourrait me Coûter, Pour Vous dire que l'Etat Républicain me flatte, Parce que l'homme Est moins 340dégradé dans Cette Constitution que dans toute autre: C'Est done Ce motif qui m'a fait penser à M'Incorporer dans La Votre S'Il Est possible.

D'après Cet Exposé Je Prens la liberté de Vous Consulter sur mon Projet, Et de Vous faire Les questions Suivantes.

1e. La Republique Les Etats unis de l'amerique Pourrait Elle me donner des terres a deffricher? Quelles seraient les Conditions Sous lesquelles Elle me les donnerait? Et quelle en Serait L'Etenduë Réduitte En mesure de france, Pieds ou toise du Roy.

2e. La quantité ou Pour mieux dire Cette surface que Je Suppose, Etant mise En Valeur, devoir suffire à La subsistence de ma famille, Peut Elle Etre mise En Etat de Produit avec Les 15 ou 16 Mille Livres dont Je Suis Possesseur? En defalquant sur Cette Somme Les Besoins à Remplir Pendant la deffriche?

3e. En supposant ma fortune Insuffisante Pour Cette deffriche quels sont les moyens sur lesquels Je pourrais Compter pour la Perfection de ma Culture? Et quelle Retribution serait à Payer à Celuy qui Les fournirait?

4e. Dans le Cas où l'Exécution de mon Plan de deffriche ne pourrait avoir Lieu, Pourrais-Je Espérer de Pouvoir Employer mon Petit Capital Et mon Industrie dans La Partye des forges dont J'ay quelques Connaissances Pratiques Et Théoriques.

5e. Dans tous les Cas, pour ne Pas Confier à la mer des Ressources qui Seraient nécessaires aux survivans, S'il mésarrivait de moy, ne serait-Il pas possible, En Comptant Entre Vos mains, Messieurs, La somme dont Je Vous ay parlé, que Vous m'En fissiés au Moyen de Votre traitte toucher La Valeur En objets analogues ou à mon Plan de deffriche ou à Celuy d'Exploitation de forges.

6e. Enfin La Profession du Rite Romain me Priverait-elle de quelques Prérogatives, Et quelle serait La différence que La Religion apporterait à mon Existence Civile En amérique.

Je ne Puis Vous dissimuler que J'ay honte a la Vuê d'une Lettre aussi Etenduë de Prendre sur des Instans aussy Prétieux que les Vôtres: Votre amour pour L'humanité Est le Seul titre que Je Regarde En vous pour me Rassurer Et vous Prier de me Permettre de Vous assurer de L'admiration Et du Respect avec lesquels J'ay L'honneur d'Etre, Messieurs, Votre trés humble Ettrés obéissant Serviteur

Pezerat2 Ainé Ecuyer à Charolles En Bourgogne par dijon 341

Autre question ... Le Plan d'Employ dans les forges ayant lieu quel serait Le traittement que L'on ferait aux ouvriers dans Cette Partye Que Je Pourrais determiner à me Suivre?

Pezerat to Benjamin Franklin and John Adams: A Translation, 1 August 1778 Pezerat, M. Franklin, Benjamin JA

1778-08-01

Pezerat to Benjamin Franklin and John Adams: A Translation, 1 August 1778 Pezerat, M. Franklin, Benjamin Adams, John
Pezerat to Benjamin Franklin and John Adams: A Translation
Gentlemen Dijon 1 August 1778

Although a stranger to you, I take the liberty of writing because I think that, as the representatives of a nation owing its existence to its virtues, you are sufficiently the friends of mankind to care to clarify for one of your fellow men the means by which he proposes to achieve happiness.

In France, by the effect of a national prejudice, the labors of an active life, honorable as they are useful, demean the privileges of the nobility.

A human being who has the misfortune of being both indigent and a gentleman is here, so to speak, unfortunate without resources. I would not recount this abuse in our constitution, of which you are no doubt aware, if my situation was not about to make me one of its victims.

A father and mother, thirty-six and thirty-seven, respectively, both in good health; two sons, one going on four and the other two; the privileges, or rather the disadvantages, of the nobility; and a modest fortune; such is, Gentlemen, the sum of the connections by which my family is linked to society.

Although my practice of law for eight years has facilitated, not without much expense, the recovery of a portion of my inheritance, I am, nevertheless, convinced that honesty in this profession on a small stage and in the far reaches of a province, together with talents that may be less than mediocre, do not enable me to leave anything substantial for the needs of my children.

The conquest, if I may use such a term, that I have made over the collatéraux 1 through the means of our rapacious laws should have been substantial, but those same laws, in the name of judges, court fees, counsels, attorneys, and process-servers, have taken almost half the amount. Everything considered, my fortune, together with that of a wife who would not be astonished by a journey on the seas that she has never seen and who will find everything wherever her husband and children are, would amount in hard currency to fifteen or sixteen thousand French livres.

Convinced that I cannot hope to put my children at the level of their ancestors' fortune and consigned to the prejudice, perhaps ill-advisedly, which ordains that we can never descend in class, I have thought that my small fortune employed in the clearing of some lands in America, could provide a solid establishment for my family.

The French colonies, you will say, offer me the same prospect. I will 342not go into detail concerning the difficulties and expenses such a favor could cost me. Instead, I say to you that your republican state suits me because man is less degraded under such a constitution than under any other. This is why I have been thinking of joining your country if it is possible.

After this exposition, I take the liberty of consulting you on my project and to ask you the following questions:

1. Can the Republic of the United States give me some lands to clear? What would be the conditions under which they would be given? And what would be the extent reduced to the French standard, feet or fathoms of the king?

2.Would the amount or rather the area of land that I imagine being put in production suffice for the subsistence of my family and could it be placed in production with the fifteen or sixteen thousand livres that I possess, deducting therefrom the amount needed to meet expenses during the clearing?

3. Supposing my fortune was insufficient for this clearing, what other means could I count on for the completion of my farm? And what form of payment would be expected by those who furnished them?

4. In the event that my plan for the clearing of land cannot be realized, could I hope to invest my small capital and ingenuity in an ironworks, of which I have some practical and theoretical knowledge?

5. In any event, in order not to trust to the sea the resources that would be necessary for my survivors should something happen to me, would it not be possible, if I placed the sum that I have spoken of in your hands, gentlemen, to have you send me a draft in the value of analogous objects in keeping with either my plan to clear lands or operate an ironworks?

6. Finally, would the profession of the Roman rite deprive me of some rights, and what handicaps would my religion pose for my civil status in America?

I cannot conceal my shame from you in view of a letter so long as to take up time so precious as yours, but your love for humanity is the sole reason that I have turned to you for reassurance and pray that you will permit me to assure you of the admiration and respect with which I have the honor to be, gentlemen, your very humble and very obedient servant

Pezerat2 Elder Esquire, at Charolles in Burgundy, near Dijon

Another question. The plan to operate an ironworks having been implemented, what treatment would be given to the workmen of this type that I could convince to follow me?

RC (PPAmP: Franklin Papers); docketed, not by JA: “Pezeret Would settle in America.”

1.

Presumably his collateral relatives.

2.

No reply by either Franklin or JA has been found, nor is there any evidence that Pezerat carried out his plan to go to America.