Papers of John Adams, volume 6

C. W. F. Dumas to the Commissioners, 17 July 1778 Dumas, Charles William Frederic First Joint Commission at Paris JA

1778-07-17

C. W. F. Dumas to the Commissioners, 17 July 1778 Dumas, Charles William Frederic First Joint Commission at Paris Adams, John
C. W. F. Dumas to the Commissioners
Messieurs La Haie 17e Juillet 1778

Quoique je sois tous les jours avec le G—— F—— et avec notre Ami, cependant, comme il ne se passe rien d'extraordinaire, j'ai cru pouvoir différer de vous écrire, jusqu'à-ce que les Etats de la Province se séparassent.

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Ce qu'il y a eu d'essentiel pendant cette Assemblée, a été la proposition d'augmenter les troupes, laquelle ayant été absolument rejetée par la ville d'Amsterdam, n'aura certainement pas lieu. Il y a eu de grands débats à ce sujet dans l'Assemblée, entre notre Ami et le G—— P—— dont notre Ami n'est nullement content.1 Ce Personnage, comme beaucoup d'autres Grands, a ses cotés forts et foibles. Puissamment riche, il ne tient qu'à lui d'être indépendant; très éclairé et judicieux, videt meliora, probatque, deteriora sequitur: 2 avec la même ambition, S'il avoit le courage et la fermeté de notre Ami, il pourroit, dans ces conjonctures, jouer le plus grand rôle, et en faire jouer un à la Republique digne d'elle. Cependant le g—— F—— croit qu'il est pour nous, et dans les sentimens que nous pouvons desirer, et que ce qui déplait en lui à notre ami, n'est qu'une souplesse et des tours de Courtisan. Une telle autorité ne me permet guere de douter: mais, avec tout cela, je suis du sentiment de notre Ami, qui croit que nous sommes redevables de la plus grande partie de ses bons sentimens, à ce qu'il redoute la ville d'Amsterdam; elle lui en impose, à certains égards, plus que la Cour-même; et le parti que j'ai pris, de concert avec notre Ami, de Favertir qu'Amsterdam avoit connoissance de toutes les avances qui lui ont été faites, a influé le plus sur le bon accueil qu'il m'a fait, et sur le parti qu'il a pris de ne rien supprimer.

J'ai demandé à notre Ami, si les demarches que j'avois faites étoient done inutiles, et n'aboutissoient à rien? Il m'a répondu qu'elles n'etoient nullement inutiles, et qu'elles avoient produit un très grand bien: qu'elles avoient instruit la république, d'une maniere authentique, des dispositions favorables des Etats Américains pour elle, et qu'on ne pourroit plus lui en imposer à cet égard qu'elles avoient considérablement fortifié la ville d'Amsterdam dans Son opposition aux menées du Parti Anglois ici, et en même temps beaucoup affoibli celui-ci: et il m'a prié instamment de continuer à agir toujours de concert avec lui et à lui communiquer ce que j'apprendrois, Sans me décourager, et de me souvenir, moi qui connoissois la maladie de la république que le temps et la patience sont les seuls remedes qui conviennent à son état present. Je ne lui ai point caché, combien je trouvois qu'il y auroit d'impolitesse et de grossiereté, si le G—— P—— ne répondoit pas, au moins par une simple Lettre de politesse à celle, Messieurs, que vous lui aviez écrite. Il m'a dit, que tant que la Cour, par complaisance pour l'Angleterre, témoignera de 300voir de mauvais oeil qu'on mette la chose en délibération, formelle, le G—— P——, de son côté, ne voudra pas se compromettre avec la Cour par une démarche de son chef. “Mais (a-t-il ajouté) assurer ces Messieurs, que la Ville d'Amsterdam est très sensible à la politesse et confiance avec laquelle ils lui ont fait part de l'ouverture faite au G—— P——, et communiqué le Traité, et qu'elle partage bien sincerement avec eux le desir, de voir le rapprochement et l'entrecours le plus amical entre les deux nations.” Je vous assure, Messieurs, que vous pouvez croire ces assurances sinceres.

Voilà donc enfin la guerre résolue et déclarée en Allemagne. Voici ce qu'écrit là-dessus l'Envoyé de la Republique Baron de Heide, à Berlin, le 7e. Juillet.

“Hier matin je reçus du département des affaires étrangeres un Mémoire3 des motifs qui ont porté Sa Majesté à s'opposer au démembrement de la Baviere, dans lequel, entre autres, le Roi fait voir, combien il a tâché de conserver le repos et la tranquillité de l'Allemagne; mais que tous ses efforts ont été inutiles: que la Cour de Vienne s'est opposée avec beaucoup d'opiniâtreté à tous ses bons desseins, et a rejeté avec fierté tous ses moyens d'accommodement. On apprend de Saxe, que le Genl. Mullendorf est arrivé à Dresde avec son Corps de 20,000 hommes; et de Silésie, que le même jour le Roi a levé son camp et a marché en avant. Ainsi on attend de là tous les jours des nouvelles importantes.”

Il y a longtemps qu'on ne m'a rien écrit d'Allemagne; et ce que j'ai vu des dépeches des Ministres de la Republique, n'a pas valu la peine d'un Extrait. C'est done par pure disette, et non par négligence, que je n'ai point écrit. Par exemple, Si je vous avois mandé, qu'on a écrit de Londres que le Chev. Howe auroit assuré le Roi, que les Provinces de Connecticut et de Jersey sont disposées à se soumettre, je ne vous aurois copié qu'une complaisance pour une Cour, afin d'en tromper une autre qui veut être trompée.

Cette Cour ici se proposoit de partir dans peu de jours pour Los, maison de Plaisance en Overyssel, et d'y passer l'Eté; mais tout est contremandé; du moins le départ du bagage est suspendu.

Les Etats d'hollande, qui devoient se séparer aujourdhui, siegeront encore demain au moins, pour délibérer sur de nouvelles instructions qu'il s'agit de donner au Comte de Welderen, 301Envoyé à Londres, sur ce que les Anglois ont pris deux Vaisseaux Hollandois revenants de St. Eustache, l'un pour Amsterdam, l'autre pour Ziriczee en Zélande.4 Peut-être n'est-ce que pour cela que le Prince a différé son voyage.

Je me dispense de vous envoyer, Messieurs, les gazettes, où j'ai fait insérer? nombre d'articles: cela feroit un paquet.

Permettez-moi, Messieurs, de finir celle-ci par vous rappeller ce que vous avez eu la bonté de me faire dire par Mr. le Chev. Grand, savoir, qu'en attendant que l'honorable Congrès ait régié ce qui me concerne, je pouvois compter, pour vivre ici, de 6 mois en 6 mois sur cent Louis d'or. J'ai reçu cette Somme de votre part, Messieurs, au commencement de cette année, et j'en ai vécu du ier. Janvier au ier. Juillet. J'ai présentement besoin de pareille somme de 100 Louis d'or, pour Subsister jusqu'à la fin de l'année, ainsi que j'en ai prévenu Mr. Deane. Je prends done la liberté de demander vos ordres, pour savoir si vous voulez que je tire sur Mr. Grand de Paris, comme la derniere fois, ou si vous préférez que Mr. le Chev. Grand me remette cette somme à Amsterdam pour votre compte.5 J'ai l'honneur d'être avec le plus respectueux dévouement, Messieurs Votre très humble et très obéissant serviteur

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Si vous vouliez, Messieurs, m'envoyer une Lettre de recommandation pour qu'un vaisseau qui va partir incessamment d'Amsterdam pour quelque Port de l'Amérique avec des Marchandises, en laissant les noms en blanc, afin que l'Officier commandant dans l'endroit où ils aborderont leur procure, comme à de bons amis, toutes sortes de protection et facilités pour la bonne défaite de leur cargaison, vous obligeriez de fort braves gens, qui font ce premier Essai par mon conseil, et avec le plus grand secret. Mais cela presse: car je crois que le bâtiment est chargé, ou peu S'en faut.

C. W. F. Dumas to the Commissioners: A Translation, 17 July 1778 Dumas, Charles William Frederic First Joint Commission at Paris JA

1778-07-17

C. W. F. Dumas to the Commissioners: A Translation, 17 July 1778 Dumas, Charles William Frederic First Joint Commission at Paris Adams, John
C. W. F. Dumas to the Commissioners: A Translation
Gentlemen The Hague, 17 July 1778

Although I have seen the Grand Facteur and our friend every day, since nothing extraordinary has happened, I have postponed writing to you until the States General adjourned.

The major question during this assembly was the proposal to increase troops, but because it was firmly rejected by the town of Amsterdam, it will certainly not be adopted. There were great debates in the Assembly on the subject between our friend and the Grand Pensionary, with whom our friend is not at all satisfied.1 This personage, 302like many men in high places, has his strengths and weaknesses. He, being extremely rich, can be independent, enlightened, and wise, videt meliora probatque, deteriora sequitur: 2 with the same ambition, had he only the courage and determination of our friend, he could, in these circumstances, play the greatest role and have the Republic play one worthy of herself. Nevertheless, the Grand Facteur believes he is on our side, with feelings matching our wishes, and that what our friend dislikes so much about him is simply the flexibility and maneuvering of a courtier. Such an authoritative opinion alleviates my doubts, but I, nevertheless, share our friend's opinion that his good disposition is due for the most part to the fact that he fears the town of Amsterdam, which, in some respects, checks him even more than the Court does and thus the course I took, in concert with our friend, of warning him that Amsterdam knew about all the overtures made to him was the strongest influence for the warm reception he gave me and for his decision not to delete anything.

I asked our friend if the steps I had taken were, therefore, useless and amounted to nothing. He replied that they have not been useless and that they had produced much good: they had informed the Republic, in an authentic way, of the favorable disposition of the United States toward it, and the Republic cannot anymore be misled about this. They also had considerably strengthened the town of Amsterdam in her opposition to the maneuvers of the British party here and, at the same time, greatly weakened that party. Futhermore, he urgently pressed me to continue to act in concert with him and to communicate what I would learn, without letting myself become discouraged and, since I knew the diseased state of the Republic, to remember that time and patience are the only remedies that befit her present condition. I let him know that I would consider it very impolite and offensive if the Grand Pensionary did not reply, at least with a simple courtesy letter, to the one you wrote him. He told me that as long as the Court, out of kindness for England, maintains an unfavorable attitude toward submitting the issue to formal consideration, the Grand Pensionary, for his part, will not wish to compromise his position with the Court by initiating proceedings on his own. “But,” he added, “assure these gentlemen that the town of Amsterdam is very aware of the courtesy and confidence shown in apprising her of the overtures made to the Grand Pensionary and in communicating the treaty, and that she very sincerely shares their desire for a rapprochement and relations of the most amicable kind between the two nations.” I confirm the sincerity of these assurances.

At last war has been decided on and declared in Germany. Here is what Baron de Heide, the Republic's envoy at Berlin, wrote on 7 July: “Yesterday morning I received from the department of Foreign Affairs a statement3 of the grounds for His Majesty's opposition to the dismemberment of Bavaria, in which, among other things, is shown 303how much the King tried to preserve the peace and tranquility of Germany and that all his efforts were in vain: the Court of Vienna very obstinately opposed all his good intentions and arrogantly rejected all his plans for an accommodation. We hear from Saxe that General Mullendorf has arrived at Dresden with his army of 20,000 men; and from Silesia that, on the same day, the King broke camp and moved forward. We are thus expecting important news every day.”

It has been a long time since anyone has written me anything from Germany, and what I saw in the communiqués of the Republic's ministers was not worth an abstract. Therefore, my reasons for not writing are based on sheer dearth of information, rather than on negligence. For instance, had I reported to you the news received from London that Sir William Howe assured the King that the provinces of Connecticut and Jersey were ready to submit, I would have been merely reporting a statement meant to please one court and to deceive another which wishes to be deceived.

This Court was planning to leave in a few days for Los, a country estate in Overyssel, and spend the summer there; but all is canceled, at least the departure of the luggage is suspended.

The Dutch States General, who were to adjourn today, will convene again tomorrow, at least to consider the new instructions to be given Count Welderen, envoy to London, concerning the British capture of two Dutch vessels returning from St. Eustatius; one bound for Amsterdam, the other for Zierikzee in Zeeland.4 This may be the only reason why the Prince postponed his journey.

I will not send you the gazettes in which I have inserted many articles because it would become a packet.

Permit me, gentlemen, to end this letter by reminding you that you had the kindness to inform me through Chevalier Grand that, while waiting for the honorable congress' decision concerning me, I could count on one hundred louis d'or every six months for my living expenses here. I received this amount from you, gentlemen, at the beginning of the year and have lived on it from 1 January to 1 July. But, as I told Mr. Deane, I am now in need of a similar sum of 100 louis d'or in order to survive until the end of the year. I, therefore, take the liberty of asking you for your orders, so that I may know whether you would like me to draw, on account, on Mr. Grand of Paris, as last time, or if you would rather Chevalier Grand gave me this sum in Amsterdam from your account.5 I have the honor to be, with the most respectful devotion, gentlemen, your very humble and very obedient servant

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Could you please send me a letter of recommendation for a vessel about to leave Amsterdam for some harbor in America with merchandise, leaving the names blank, so that the commanding officer where they land may give them, in their capacity as friends, whatever protection and facilities are necessary for the advantageous disposal of their 304cargo. By doing so, you would help very good people who are following my advice in making this first attempt in great secrecy. But haste is needed, I think the vessel is more or less loaded.

RC (PPAmP: Franklin Papers;) docketed, not by JA: “Dumas Le Haie 17 July 78.”

1.

The remainder of this paragraph, with minor variations in wording, was originally included in the letterbook copy of Dumas' letter to the Commissioners of 3 July (above), but was canceled (Algemeen Rijksarchief, The Hague, Dumas Coll., Inventaris 1, p. 185).

2.

I know the right, but the wrong pursue (Ovid).

3.

For this “Manifesto, or Declaration of the Motives which engage his Majesty the King of Prussia to make War against the Emperor of Germany,” as proclaimed and later published in England, see the London Chronicle, 18–21 July.

4.

Dumas' reference to the two vessels seized by the British remains obscure, but see his letters to the Commissioners of 21 and 24 July (both below).

5.

For payments by the Commissioners to Dumas, see James Lovell to JA, 29 April, note 7 (above).