Adams Family Correspondence, volume 5

132 The Chevalier de Ronnay to Abigail Adams, with a Contemporary Translation, 26 April 1783 Ronnay, Chevalier de AA

1783-04-26

The Chevalier de Ronnay to Abigail Adams, with a Contemporary Translation, 26 April 1783 Ronnay, Chevalier de Adams, Abigail
The Chevalier de Ronnay to Abigail Adams, with a Contemporary Translation
Madame à Bord du Pluton en radi du Cap françois Le 26 avril 1783

Ce jour tant désiré est à la fin arrivé, la paix a couronné vos voeux et les nôtres. Ce fléau si dangereux s'est donc éloigné pour longtems de votre hémisphère, et peut être pour peu du nôtre. Ce même jour qui a fait mes délices, m'a en même tems fait perdre tout espoir de revoir L'Amérique continentale: mon devoir, mon intérêt personnel et l'amitié que je porte à un pere, à une mere et à des parents qui me chérissent sont les puissants motifs qui reglent ma conduite. L'attachement que j'avois et que j'aurai toujours pour nos alliés de L'Amérique, m'avoit fait desirer d'aller leur aider à cueillir des Loriers que Bellona1 fait moissonner; mais la paix si nécessaire, a changé mes projets; je lui en veux cependant de m'avoir éloigné à jamais de personnes que j'aurois été enchanté de revoir. C'est, me direz vous, le sort d'un militaire, aujourd hui en paix, demain en guerre, tantôt auprès d'une épouse cherie tantôt dans les combats, tantôt à Paris tantôt à pondicheri, il doit s'attendre à tout et y être disposé. Croyez je vous prie le contraire. Son ame habituée à sentir continuellement n'est que mieux disposée pour sentir nouvellement et souvent avec plus de force.

La mémoire ce Beau présent de la nature qui nous cause de grands maux et de grands plaisirs fait sur nous plus d'effect que sur personne. Je crains bien que cette lettre hazardée ne vous parvienne pas car je me rappelle que vous m'avez fait l'honneur de me dire qu'au printems vous deviez avec Melle. Adams aller rejoindre Mr. Adams en Hollande j'ai l'espoir que la paix fera changer vos projets et que mon épitre vous parviendra: l'occasion qui s'est présentée m'a forcé d'en profiter.

Je me rappelle avec tant de plaisir des momens où j'ai eu le bonheur de jouir Votre Compagnie ainsi que de celle de Melle. Adams;2 Serai-je assez heureux! pour qu'elle veuille se rappeller celui à qui elle a inspiré des sentimens inéfaçables. J'ai été très malheureux depuis que j'ai eu la douleur de vous quiter, cette époque a été pour moi le Signal de l'infortune. J'ai en sortant de Portsmouth3 failli perir sur les roches dans la rivière de Piscatakoa, le vaisseau a été en danger pendant demie heure. Le lendemain de notre depart qui étoit le trente un décembre nous avons couru les mêmes risques, en 133éprouvant un Coup de Vent du sud-est qui nous mettoit infailliblement à la côte s'il n'eut diminuée et changé de direction. A la hauteur des Bermudas il est revenu avec plus de force, a endommagé notre mâture et nous a mit sans Voiles.

En allant pour embouquer sous le Vent d'Antigues nous avons eut un Combat avec Le St. Léandre vaisseau de Cinquante anglois, notre mauvais état nous a empêché de manoeuvrier, et sa marche supérieure l'a sauvé. Il a été assez mal traité dans les trois quarts d'heure que nous l'avons combattu, et a été forcé de faire route pour La Jamaique. Nous avons eu sept hommes tués et vingt quatre Blessés. Nous sommes arrivés à Porto Cabello dans la terre firme espagnole4 le vingt six de janvier. L'escadre de Mr. Le Marquis de Vaudreuil y est arrivée en differens tems. Le trois fevrier le vaisseau de 74 La Bourgougne a fait côte sur La Pointe de Koro sous le vent de Porto Cabello par la latitude de Curacao, c'est un événement si déplorable que je n'ose vous en donner aucuns détails, il suffit que vous appreniez qu'il y a peri dix officiers et deux cens hommes et de tout le vaisseau on n'a sauvé que 700 hommes.5

Le pluton est arrivé au Cap6 le 11 et l'escadre le 14 elle est prête à partir, et moi je Vais encore rester quelque tems au Mole St. Nicolas après quoi le régiment recevra ordre de passer en france où je le suivrai avec grand plaisir.

Si dans ce pays La, Madame, je puis vous être uttile ou à Melle. Adams mettez moi à même de reconnoîe les honnêtetés que vous m'avez faites, des livres françois pourroient peut être Vous Convenir, la voye de Bordeaux ou de Nantes m'offriroit les moyens de vous en faire passer.

Je suis avec respect Madame Votre très humble et très obeissant Serviteur Le Chev. de Ronnay7

Je prie Melle. Adams d'agréer l'assurance de mon respect.8

The Chevalier de Ronnay to Abigail Adams: A Translation, 26 April 1783 Ronnay, Chevalier de AA

1783-04-26

The Chevalier de Ronnay to Abigail Adams: A Translation, 26 April 1783 Ronnay, Chevalier de Adams, Abigail
The Chevalier de Ronnay to Abigail Adams: A Translation
Madam On board the Pluto in the Road of Cape François, April 26th. 1783

The much-desired day is at last arrived: Peace hath crowned both your Wishes and Ours. The dangerous Scourge of War is removed for a long time from your Hemisphere; and, perhaps, for a little while from ours. But This delightfull Period has, at the same time, taken from me all Hope of seeing again the Continent of America. My duty, 134my personal Interest, and the Love that I bear to my Parents and dear Friends, are so many powerfull Motives for regulating my Conduct. The Attachment that I had, and always shall have for our american Allies, made me desirous of helping them, in gathering the Laurels, that were there to be reaped in the Field of Bellona.1 But that Peace, which was so much wanted, has changed my Plan, and I acquiesce tho' it removes me forever from those who I should otherwise have visited again with transports of Joy.—You will tell me perhaps that it is the Lot of a Soldier to be one Day in Peace, and the next in War, now at home with the dear Partner of his Life, Tomorrow in the Field of Battle; one while at Paris, and the next at Pondicherry: He ought to be ready and prepared for every Event. View him, madam, on the other side; his Soul habituated to feel continually, is thereby but so much the more disposed and open to the reception of new and more forcible Impressions. Memory, that noble Gift of Nature, the source of so many Sorrows and so many Pleasures, affects us more than it does others.—I am fearfull that this Letter, sent as it were at Hazard, will not reach you, as I remember you did me the Honour of telling me that you, with Miss Adams, intended in the Spring, to go and meet Mr. Adams in Holland. I hope however that the Peace may have alter'd your Plan, and that my Letter may come to hand. The Oportunity that offer'd could not be neglected by me.

I recall, with Pleasure, the Moments when I had the Honour of being in Company with you and Miss Adams.2 Shall I ever be so happy as to find in her Breast that she should daign to awake in her Mind a Remembrance of Him whom whose Breast she has inspired with the tenderest most indelible Sentiments! I have been very unhappy since I left America; that Epocha was to me the summer season of Misfortune. I had3 like to have perished on the Rocks in Piscataqua River, the Ship was in danger about half an Hour. On our departure the next day, which was the 31st. of December, we were in like danger from a Gale of Wind from the South-East, which would infallibly have cast us on Shore if the Wind had not lower'd and veer'd about. In the Lat: of Bermudas the Storm return'd with greater violence, damaging our Masts and Rigging, and carrying off our Sails. In passing to leeward of Antigua, we had an Engagement with an English 50 Gun Ship, (Leandre). The dammage we had sustained prevented our working our Ship, and the Enemy being in better condition for sailing, got away. She was pretty roughly handled by us for the three Quarters of an Hour that we engaged, and was forced to put away for Jamaica. We had seven men kill'd and 24 wounded. We 135arrived at Porto Cabello on the Spanish Main,4 the 3 of Feby. The Burgoyne Bourgogne of 74 Guns ran a shore on Point De Koro, to leeward of Porto Cabello in the Lat: of Currecoa Curaçao; This is an Event so shocking that I cannot give you a detail of it, it is sufficient to tell you that Ten Officers and 200 Men perished, and that but 700 Men were saved out of the whole Crew.5 The Pluto arrived at the Cape6 the 11th. and the Squadron the 14th. Instant and is ready to sail. As for my self I am to stay for some time at St. Nichola-Mole, after which the Regiment will be order'd to France, where I will accompany it with great Pleasure. If in that Country, Madam, I can be of any Service to you or Miss Adams, do be so kind as to put me in a Capacity of acknowledging the Civilities that I received from your Family. Perhaps Books in our Language may be agreeable to you.

Bordeaux and Nantes will afford me Oportunities of sending to you.

I am with Respect, Madam your most humble and most obedient Servant Le Chevr. De Romsay7

I beg Miss Adams to accept the assurance of my Respects.8

Underneath I have added my Address. You may write in English, I can read it.

A Monsieur, Monsieur De Romsay Officier au Regiment d'Armagnac en Garnison à tout dans les Evechés à tous.

RC (Adams Papers). Translation in Richard Cranch's hand (Adams Papers); addressed: “To Mrs. Abigail Adams Braintree.”

1.

The Roman goddess of war.

2.

The underlining in the translation is presumably by Cranch. In the following sentence, shown by the deletions, he at first attempts a freer, more poetical rendering of Ronnay's French, and then returns to his quite literal style of translation.

3.

Cranch does not translate “en sortant de Portsmouth.”

4.

Cranch garbles this passage by omitting “le vingt six de janvier. L'escadre de Mr. Le Marquis de Vaudreuil y est arrivée en differens tems,” and then placing “Le trois fevrier” with Ronnay's arrival, rather than with the wreck of the Bourgogne.

5.

The expression “peri . . . deux cens hommes et de tout le vaisseau on n'a sauvé que 700 hommes” seems odd, but Ronnay's number is clear and unmistakable. The locations that Ronnay mentions—Puerto Cabello and the “Pointe de Koro” (the Paraguaná Peninsula)—are on the Venezuelan coast, SE and SW of Curaçao.

6.

Cap Français (now Cap Haïtien, Haiti), on the north coast of Hispaniola. Mole St. Nicolas, mentioned in the next sentence, is west of Cap Français, at the western extremity of the same coast. Lester J. Cappon, ed., Atlas of Early American History, The Revolutionary Era 1760–1790, Princeton, 1976.

7.

This signature is quite clear; “Romsay” is Cranch's error.

8.

Ronnay's text ends here. The additional material in Cranch's translation is probably based on text written on a separate, enclosed sheet.