Je viens de recevoir l’honorée vôtre du 1er. court. & j’y répons sur le champ.

Mr. Votre fils se comporte avec tout le sens & les manieres d’un hom̃e fait & bien élevé. Il est le favori de Made. Dumas, & nous témoigne que notre compagnie lui est aussi agréable, que la sienne l’est à nous. Il n’a point oublié sa Langue maternelle, parle fort bien le François, & peut se faire entendre en Allemand & en Hollandois. Il a eu la Compagnie pendant plusieurs jours ici de son Compagnon de voyage Mr. Hardouin du Havre, qui aura l’honneur de vous remettre une Lettre de sa part.1 Ils ont fait des promenades à cheval ensemble. Celles par la foire, que nous avons cette semaine, offrent un tableau mouvant & brillant, qui mérite que nous différions jusqu’à la prochaine, de philosopher dans le bois & en chambre. Mais dès Lundi prochain nous tâcherons d’imiter les Scipion & les Lællus.—2 Les Etats d’Hollande viennent de nous donner l’exemple, en se séparant ce matin, pour aller se reposer chez eux jusqu’à Mercredi 28, Mr. Van Berckel entre les bras de sa future, & les autres. . . . ils ne m’en ont point fait confidence.

Je sens parfaitement, Monsieur, la vérité de ce que vous dites dans les deux derniers paragraphes de votre Lettre;—& je trouve étonnant, com̃e vous, que nous ne recevions aucune nouvelle de l’Amérique, pas même la ratification de votre Traité du 7 Octobr. dernier.— Il est entré le 4 de ce mois un navire au Texel, the Congress, Jn. Keddy, de Philadelphie. Ma[is] s’il avoit quelque Dépeche, il me semble que je devrois déjà en savoir quelque chose.

Agréez, Monsieur, les respects de Ma famille & les assurances de celui avec lequel je suis / De votre Exce. / le très-humble & trèsobéis- / sant serviteur